Plus précisément :
A partir de 45-50°C : on assiste à la destruction d’une partie des enzymes nécessaires à la digestion.
A 60-75°C : c’est la vitamine C qui se dissout.
A 90°C : d’autres vitamines sont attaquées, certaines du groupe B et une grande partie de la vitamine E.
A partir de 100°C : ce sont les sels minéraux et les oligo-éléments qui deviennent inutilisables par l’organisme.
A 110°C : les dernières vitamines liposolubles (A, D et K) sont à leur tour détruites.
Enfin, à plus de 120°C : c’est la totalité des vitamines qui disparaissent. L’aliment est alors complètement vidé de ses éléments nutritifs mais pire, c’est également à ces températures élevées que se forment des composés néfastes pour notre santé. La plus connue de ces réactions est celle de Maillard. C’est elle qui entraine le brunissement des aliments (viande rôti, pain bruni, pommes de terre grillées etc.). Il est reconnu que certaines de ces substances, comme l’acrylamide, sont toxiques, qu’elles favorisent l’inflammation, le vieillissement cellulaire et le cancer…
Quelles sont les cuissons à privilégier ?
La cuisson à la vapeur douce
(c’est-à-dire à 100°C) :
Elle a pour avantage de ne pas diluer les composants de l’aliment et donc de préserver un maximum de ses qualités nutritionnelles, mais également son aspect et son goût.
En effet, ce mode de cuisson limite la fuite des vitamines et minéraux car c’est la vapeur qui cuit les aliments sans qu’ils soient au contact de l’eau. De la même manière les vitamines, comme la vitamine C, subissent une dégradation moindre. Mais comme nous l’avons vu plus haut, un certain nombre de dégâts sont malheureusement
déjà produits à ces températures : c’est pour cela qu’il est recommandé de consommer également l’eau de cuisson où se retrouvent un certain nombre de nutriments. A éviter cependant si vous n’avez pas pris des aliments bio car pesticides et conservateurs vont s’y retrouver aussi…
Notez qu’il existe sur le marché certains cuiseurs-vapeur qui ne montent pas à plus de 95°C ce qui va permettre de garder une plus grande partie des richesses nutritionnelles des aliments.
Cuisson type wok :
Elle a plusieurs avantages, le premier est que la cuisson est très rapide ce qui limite les dommages et elle est également assez diététique car elle ne nécessite que peu de matière grasse.
Cuisson en papillote :
L’avantage de cette cuisson est que l’aliment se trouve protégé par la papillote. Le problème majeur est le fait qu’un grand nombre de personnes utilisent encore du papier aluminium pour confectionner la papillote. Or, les particules d’aluminium vont se déporter sur l’aliment avec la chaleur et il n’est plus à prouver les dangers de l’aluminium sur notre santé. Préférez donc le papier sulfurisé.
Cuisson à l’eau :
Diététique et rapide, elle a toutefois l’inconvénient de nécessiter des températures trop élevées avec ce que cela entraine : modification de certaines molécules et préjudice porté aux nutriments essentiels. Les composants de l’aliment se retrouvent dilués : tout ce qui donne son aspect et sa saveur (pigments, arômes) se retrouvent dissous. Il ne reste souvent que fibres et glucides pour le végétal.
Cuisson à l’étouffée à basse température (<90°C) :
Ce mode de cuisson où l’aliment cuit avec sa propre eau, préserve les valeurs nutritives, l’aspect et le goût des aliments mais cela a un coût : les ustensiles spécifiques à cette cuisson (en inox 18/10) sont chers.
Les cuissons à limiter :
Cuisson au four :
Elle permet de dégraisser les viandes et les poissons de façon importante (à condition de ne pas consommer le jus de cuisson), mais elle nécessite des températures très élevées (avec tout ce que cela implique) et souvent les cuissons sont très longues… Les vitamines et minéraux vont donc subir des dommages très importants.
Cuisson à la poêle :
Elle doit être surveillée de près car les températures élevées qu’elle atteint en plus d’altérer les aliments, peut les transformer en substances toxiques : c'est le cas pour les aliments riches en amidon (dont la pomme de terre) qui entraîne la formation d’acrylamide (cette substance classée comme probablement cancérigène) ou encore du beurre noir (l’acroléine) substance reconnue comme étant cancérigène. Pensez donc à jeter la matière grasse utilisée pour la cuisson.
Cuisson à la cocotte-minute :
Elle élève la température très rapidement, en quelques minutes, ce qui engendre une très forte destruction des aliments et de leurs nutriments.
Cuisson au barbecue :
Au risque de décevoir les aficionados
du barbecue, il faut tout de même reconnaître que ce type de cuisson n'est pas l'idéal. Bien que très convivial, il doit être pratiqué avec modération et en respectant des règles simples afin de le rendre le moins nocif possible.
On le sait et c’est là encore scientifiquement prouvé, la carbonisation des aliments est cancérigène mais ce n’est pas tout. Lors de la cuisson au barbecue, la graisse de la viande tombe sur les braises (ou autre source de chaleur) et provoque de petites flammes : une substance hautement toxique et cancérigène (le benzopyrène) est alors dégagée de la fumée et imprègne la viande (c'est d'ailleurs pour limiter ce phénomène qu'on conseille de ne pas "piquer" les saucisses avant la cuisson). Il est également recommandé de tourner régulièrement les aliments pour éviter la carbonisation et de réduire la température de cuisson (ce qui n'est possible que pour les barbecues au gaz ou électriques), de cuire les aliments au moins à 10cm au-dessus de la source de chaleur ou d’utiliser des plaques qui ne mettent pas la flamme directement en contact avec l’aliment. Vous pouvez également utiliser des grilles penchées avec gouttières ce qui permet de récupérer les graisses et éviter qu'elles ne tombent sur le charbon ou pourquoi pas investir dans un barbecue vertical !
Prudence également lors des barbecues car les risques de brûlures sur les mains ou le visage pour l’adulte mais aussi l’enfant sont bien réels.
Cuisson en friture :
Si vous utilisez très exceptionnellement la friture comme mode de cuisson, il est important de respecter plusieurs règles : tout d’abord changer très régulièrement l’huile de cuisson (surtout si par mégarde elle a brulé au cours de la cuisson) et pensez à éponger l’excès d’huile avec du papier absorbant. Car cet excès de graisse saturée porte atteinte (entre autres) à notre système cardio-vasculaire et, comme nous l'avons vu plus haut, cette cuisson à hautes températures entraine la formation de substance nocives (comme l’acrylamide).
Le fumage :
Les aliments fumés au charbon de bois ont des risques pour la santé similaires à ceux du barbecue. Des études ont d’ailleurs mis en évidences une élévation des risques de cancer du tube digestif (notamment de l’estomac), chez certaines populations de pêcheurs où les aliments fumés sont consommés quotidiennement.
De même que les aliments séchés ou salés qui ont une forte teneur en sel, les aliments fumés sont à consommer avec modération.
Cuisson au micro-ondes :
Nous possédons tous, où à peu près, un micro-ondes et nous l’utilisons quasi quotidiennement pour le gain de temps qu’il nous offre. Nous l’utilisons même pour réchauffer les biberons et les plats des bébés. C’est dire à quel point nous avons confiance en lui (ou si on ne préfère ne pas trop se poser de question à son sujet).
Dans les faits, voilà ce qu’on peut affirmer : la cuisson au micro-ondes engendre, comme beaucoup d’autres modes de cuisson, une destruction importante des nutriments dues à l’élévation brutale de la température. D’autant plus que l’on réchauffe souvent un aliment déjà cuit précédemment. Autant dire qu’il ne reste plus grand-chose…
De plus, selon certains, la cuisson au micro-ondes modifierait les molécules des aliments, celles-ci ne seraient plus reconnues par l’organisme, voire dangereuses en générant des radicaux libres que l’on sait néfastes pour notre santé. Des études ont été réalisées mais les résultats sont contradictoires.
Autre sujet qui fait débat: la pollution électromagnétique par fuite d’ondes. Cette fuite serait obligatoire pour les plus réfractaires au micro-ondes, pour les autres le blindage et le maillage des vitres de l’appareil seraient suffisants pour le rendre hermétique. Sans tomber dans la psychose, je vous conseille tout de même d’investir dans un nouvel appareil si le vôtre commence à dater, s’il est usé ou abimé. Car dans ces cas-là le risque de laisser passer des ondes est bien réel et l’utilisation de l’appareil devient dangereux.
Le risque de brûlure est aussi très courant avec un micro-ondes. Vous vous en êtes d’ailleurs surement déjà rendu compte : un aliment sortant du micro-ondes peut avoir des endroits froids et d’autres brûlants, il faut donc veiller à bien remuer et toujours tester la température surtout si le plat est destiné à un bébé. Il faut également se méfier si on chauffe de l’eau au micro-onde. L’eau peut être brûlante mais sans pour autant présenter une seule bulle d’ébullition qui aurait pu nous alerter sur la température importante.
Le micro-ondes, comme tout instrument de cuisson, est à manier avec précautions.
Le + :
Voici quelques petits gestes simples pour faire le plein de vitamines et minéraux d’aliments cuits (ces recommandations s’entendent avec des produits issus de l’agriculture biologique) :
Essayez de consommer vos œufs avec le jaune coulant. En effet, les acides aminés qui le composent seront préservés.
Consommez un maximum la peau des légumes. En plus de contenir elle-même une grande partie des vitamines et minéraux, elle agira comme barrière pendant la cuisson pour éviter la fuite des nutriments. De la même manière, éviter de couper vos légumes en tout petits morceaux avant la cuisson pour limiter ces pertes.
Enfin, notez que si vous avez des difficultés de digestion avec les crudités vous pouvez vous tourner vers les jus de légumes: vous aurez toutes les vitamines et minéraux sans les fibres qui sont plus dures à digérer.