Tout d’abord, elle est indispensable à la formation mais aussi à la protection de notre squelette
par le fait qu’elle favorise l’absorption du calcium et du phosphore au niveau intestinal et participe à leur fixation sur notre trame osseuse. Elle permet donc au fœtus et à l’enfant de se construire des os (et des dents !) solides et elle permet également à l’adulte de préserver son capital osseux et ainsi lutter efficacement contre l’ostéoporose. De la même manière, elle diminue significativement le risque de fracture mais également d'arthrose, en jouant un rôle important dans le renouvellement du cartilage protégeant les os de nos articulations.
La vitamine D joue également un rôle important dans le bon fonctionnement musculaire
en favorisant la contraction et le renouvellement des fibres musculaires permettant ainsi d’améliorer la force musculaire et de réduire la fonte musculaire. La vitamine D agit ainsi bénéfiquement sur notre bonne mobilité générale.
La vitamine D est donc bénéfique pour notre muscle cardiaque et, de ce fait, en protégeant le cœur d’une part et en aidant l’organisme à lutter contre l’hypertension d’autre part, elle agit à plusieurs niveaux dans la prévention des maladies cardio-vasculaires1.
La vitamine D tient également un rôle important dans le bon fonctionnement de notre système immunitaire
en stimulant tout d’abord notre production d’anticorps et en mobilisant nos lymphocytes T (qui, sans elle, resteraient à l’état « dormant ».) La bonne dose de vitamine D nous permet ainsi de mieux nous défendre contre la grippe. A l’inverse, les enfants carencés en vitamine D seraient davantage sujets aux rhinopharyngites ou encore aux bronchiolites2.
Mais la vitamine D va également limiter les réactions inflammatoires excessives de notre système immunitaire grâce à la production des cellules T-régulatrices (Tr ou Treg) qui limitent également l’apparition de pathologies auto-immunes. C’est par cette action intéressante que la vitamine D a fait l’objet d’un éclairage médiatisé lors de l’épidémie que nous venons de traverser : « (…) en atténuant la tempête inflammatoire et ses conséquences, elle pourrait être considérée comme un adjuvant à toute forme de thérapie", peut-on lire dans un communiqué de l'Académie de Médecine publié le 22 mai 2020.
Mais ce n’est pas tout ! La vitamine D est capitale pour la bonne santé de notre système nerveux, elle serait particulièrement intéressante pour lutter contre la dépression saisonnière et les baisses de moral.
La vitamine D jouerait également un rôle protecteur important contre certains cancers3, le diabète4 mais également contre les maladies neuro-dégénératives en protégeant les neurones.
Chez la femme enceinte, la vitamine D prise dès le début de la grossesse
diminuerait le risque de pré-éclampsie et de diabète gestationnel. Elle protègerait également bébé d’un faible poids à la naissance et, comme nous l’avons vu plus haut, elle lui assurera une bonne santé de son squelette.
En cela nous pouvons dire qu’une quantité suffisante de vitamine D prise tout au long de la grossesse et si possible dès la conception, procure des bienfaits à la femme enceinte et à son bébé tout au long de leur vie.
Comment faire le plein de vitamine D ?
L’alimentation mais surtout l’exposition au soleil
sont des moyens simples et efficaces de ne pas se retrouver en situation de carence. Car c’est l’action des rayons UVB sur la peau qui nous permet de synthétiser un dérivé du cholestérol (le 7-déshydrocholestérol) en cholécalciférol (ou Vitamine D3).
Mais encore faut-il pouvoir s’exposer à une quantité d’UVB suffisante et ce tout au long de l’année, ce qui n’est possible en France qu’en été. A ce moment-là l’idéal serait de s’exposer entre 11 et 14h, de 15 à 30mn au minimum, sans protection solaire sur le dos, les jambes et les bras.
Or (fort heureusement) nous nous soucions de plus en plus de la santé de notre peau, de préserver notre précieux capital solaire, ce qui nous pousse à éviter les expositions à ces pires moments de la journée et à couvrir notre peau de filtres UV dès que nécessaire. Les personnes à la peau noire doivent d’ailleurs s’exposer davantage au soleil pour synthétiser une quantité suffisante de vitamine D car leur peau agit comme un filtre naturel important.
De plus, il est à noter qu’avec l’âge, nous synthétisons moins bien la vitamine D5.
Et l’alimentation alors ?
Bien qu’intéressante, les doses de vitamine D se trouvant dans l’alimentation ne peuvent à elles seules subvenir à nos besoins.
Mais tout de même, ne nous en privons pas ! Tournez-vous régulièrement vers les poissons gras, de préférence sauvage : la sardine, le maquereau, le saumon (cuits à la vapeur ou au four pour préserver les vitamines) le thon pâle, le jaune d’œuf (coulant6, pour les mêmes raisons), les produits laitiers enrichis en vitamine D ou, pour ceux que cela tenterait : l’huile de foie de morue (mais je ne la conseille cependant pas car trop riche en vitamine A). Pour les végétaliens (et pour les autres) consommez régulièrement des champignons et le champion dans ce domaine : le shitaké séché.
Il est donc important, en accord avec votre médecin7, de vous tourner (au moins d’octobre à avril) vers une supplémentation en vitamine D (D3 plus efficace que la vitamine D2). Elle est d’ailleurs souvent systématique chez les bébés8
, les femmes enceintes9 et les séniors. Mais elle est bénéfique à tout âge !
Le + :
Je vous conseille une prise de vitamine D quotidienne plutôt qu’une prise massive plus espacée et ce pour plusieurs raisons : la prise d’une dose importante fragilise le foie et les reins (où elle se retrouve stockée entre autres), mais elle empêche également une utilisation optimale de celle-ci. En effet, la vitamine D stockée sera moins facilement mobilisable alors qu’un apport journalier permettra une activation et une régulation optimale de nos capacités immunitaires. La supplémentation journalière s’avère donc plus efficace pour lutter contre les infections.
1
Selon l’étude du Professeur Michael F. Holick, un des grands spécialistes mondiaux de la vitamine D, le maintien d’un taux sanguin de vitamine D à 50ng/ml permettrait de réduire les risques de crise cardiaque chez l’homme de 50% : Holick, Michael F., Vitamin D Physiology, Molecular Biology, and Clinical Applications- 2nd Ed, Humana Press, 2010.
2
Si cela vous intéresse, je vous conseille le livre du Dr Brigitte Houssin, Vitamine D, mode d’emploi, Thierry Souccar Editions, 2011.
3 Toujours selon les travaux du Prof. Michael F. Holick, le maintien d’un taux sanguin de vitamine D à 50ng/mL permet de réduire les risques de cancer du côlon de 67%, de cancer du rein de 67%, de cancer du sein de 50%, de cancer de l’endomètre de 35% et de cancer des ovaires de 25%.
4
Toujours selon les travaux du Prof. Michael F. Holick, le maintien d’un taux sanguin de vitamine D à 50ng/mL permet de réduire les risques de diabète de Type 1 de 80% (d’autres études, moins optimistes, tablent sur une baisse de 50%) et de diabète de Type 2 de 50%.
5
Une personne de plus de 70/80 ans produit 4 fois moins de vitamine D qu’une personne de 20 ans.
6
Sauf pour les femmes enceintes. Il doit pour elles être consommé bien cuit.
7
Il existe quelques rares contre-indications à la prise de vitamine D en supplément comme en cas de calculs rénaux par exemple.
8
Les pédiatres complémentent systématiquement les bébés allaités en vitamine D car on s’est rendu compte que la vitamine D ne passait pas dans le lait maternel, or des études récentes montrent que cette absence serait le résultat d’une carence de la mère et non d’une caractéristique de vitamine D. D’où l’importance de supplémenter la femme enceinte et allaitante.
9
Avec l’acide folique, la vitamine D est collégialement reconnue comme devant faire l’objet d’une supplémentation automatique en fin de grossesse pour un accouchement en hiver ou au début du printemps. Or dès la conception une supplémentation est à conseiller.